Un miroir qui analyse votre peau. Une bague qui suit vos cycles hormonaux. Une cafetière qui prédit votre humeur. Ces objets ne viennent pas d’un film de science-fiction, mais bien des salons tech de 2025. S’ils fascinent, ils posent une question de fond : à quel moment un gadget devient-il un outil réellement utile ?
La montée en puissance du quantified self
Depuis la pandémie, le marché des objets connectés explose : +17 % de croissance en 2024 selon Statista. Les consommateurs veulent reprendre le contrôle sur leur santé, leur sommeil, leur productivité. Résultat : des appareils de plus en plus discrets, précis, et parfois invasifs.
La bague Oura, par exemple, mesure le rythme cardiaque, le stress et l’oxygénation du sang en continu. Couplée à une appli intelligente, elle propose un “score de préparation” pour chaque journée. Utile pour certains, anxiogène pour d’autres.
Des gadgets santé… aux objets du soin personnalisé
Les objets connectés migrent vers la médecine de précision. La montre Withings ScanWatch surveille l’arythmie cardiaque. Le capteur Freestyle Libre transforme la vie des diabétiques. Mais la vraie révolution est logicielle : l’IA embarquée apprend à prédire nos besoins, voire à prévenir les accidents de santé.
À terme, ces dispositifs pourraient même désengorger les urgences grâce à une meilleure prévention. Encore faut-il garantir leur fiabilité, souvent mise en doute par les professionnels de santé.
Gadgets utiles ou suréquipement technologique ?
Mais tout n’est pas progrès. Une brosse à dents connectée à 200 euros ? Un collier pour chien qui analyse ses aboiements ? À force de vouloir tout “connecter”, l’industrie flirte parfois avec l’absurde.
La question écologique se pose aussi : ces objets sont gourmands en métaux rares, peu réparables, et vite obsolètes. Le greenwashing ambiant ne masque plus les limites d’un modèle productiviste.
Vers une “hygiène numérique” du quotidien
Et si l’avenir des gadgets n’était pas dans le “toujours plus”, mais dans le “mieux intégré” ? De nouveaux acteurs misent sur la sobriété : un réveil connecté sans ondes la nuit, des assistants vocaux qui ne vous écoutent que sur commande.
L’enjeu est là : faire des objets connectés non pas des béquilles, mais des extensions intelligentes, sobres et vraiment utiles à nos routines.
Les gadgets de 2025 ne changeront pas tous nos vies. Mais certains, en se fondant dans nos usages, pourraient redéfinir notre rapport à la santé, au bien-être, et même au temps. À condition de choisir avec discernement. Car dans ce monde de capteurs, l’essentiel reste parfois… de déconnecter.
